IBM et Amazon sacrifient des milliers d'emplois au profit de l'IA

IBM et Amazon sacrifient des milliers d'emplois au profit de l'IA

Les géants IBM et Amazon annoncent des milliers de suppressions de postes, assumant une mutation structurelle pour s’ajuster à l’essor de l’intelligence artificielle.

Emmanuelle Marie Foutou
Emmanuelle Marie Foutou
2 min

IBM et Amazon, deux piliers de la tech mondiale, ont confirmé coup sur coup d’importantes réductions d’effectifs. Chez IBM, la mesure touche un « faible pourcentage à un chiffre » de ses quelque 270 000 salariés, soit plusieurs milliers d’emplois concernés dès le quatrième trimestre. Objectif : recentrer les activités sur les logiciels à forte marge, pilier de la stratégie défendue par le PDG Arvind Krishna.

Cette réorganisation vise à consolider la croissance du cloud et des solutions dopées à l’intelligence artificielle, au moment où le marché s’interroge sur la capacité d’IBM à transformer la demande croissante en bénéfices durables.

Amazon taille pour mieux optimiser

Amazon n’est pas en reste : le groupe de Seattle prépare la suppression de 14 000 postes dans le monde. Officiellement, cette décision s’inscrit dans une politique d’efficacité et d’intégration de l’IA dans ses services, notamment administratifs.
Louis Sarkozy, observateur de la transformation numérique, y voit "le sens de l’histoire " : une reconfiguration du travail plus qu’une disparition du travail.

Le phénomène ne serait pas conjoncturel. Selon McKinsey, jusqu’à 30 % des emplois américains pourraient être automatisés d’ici 2030. Une perspective qui pousse les entreprises à anticiper avant d’être dépassées.

La restructuration, un passage obligé

Plutôt qu’une casse sociale sèche, ces ajustements traduisent une logique économique : optimiser la production de valeur.
L’innovation exige des équipes plus agiles, des ingénieurs capables de concevoir et maintenir des systèmes d’IA performants, là où des tâches manuelles ou répétitives ne suffisent plus.
Résultat : dix salariés de bureau remplacés par un ingénieur en machine learning, mais une organisation plus rapide et plus résiliente à long terme.

Le travail, version 2025

Sommes‑nous à l’aube d’un monde sans travail ? Pas vraiment. Comme le rappelle l'essayiste Louis Sarkozy,  “nous n’allons pas vers un monde sans travail, mais sans le même travail”.
Chaque révolution industrielle a détruit des postes, mais en a créé d’autres. L’enjeu, cette fois, est la vitesse de l’adaptation : la compétence devient la nouvelle sécurité de l’emploi.
Entre inquiétude sociale et transition productive, IBM et Amazon incarnent à leur manière une époque où la machine ne remplace pas seulement l’homme : elle redessine son rôle.


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