Comment ça marche concrètement ?
L’activation se fait dans ChatGPT, via le menu des applications. L’utilisateur connecte l’application Adobe souhaitée, puis clique sur le bouton “+” dans la barre de saisie pour choisir Photoshop, Acrobat ou Express. Il importe ensuite une image ou un PDF et décrit simplement ce qu’il veut obtenir. Par exemple, “Adobe Photoshop, floute l’arrière-plan et renforce les couleurs sur le sujet” ou “Adobe Acrobat, compresse ce PDF et supprime la troisième page”.
ChatGPT détecte la demande, appelle l’outil Adobe approprié et propose un premier résultat que l’on peut affiner via des curseurs (intensité du flou, contraste, luminosité, etc.). Cette intégration ne remplace pas les versions complètes des logiciels, mais elle en embarque l’essentiel pour les besoins courants. Dans Photoshop via ChatGPT, l’utilisateur peut par exemple flouter ou supprimer un arrière-plan, éclaircir un visage, corriger les couleurs ou appliquer des effets artistiques ciblés sur une zone de l’image.
Côté Acrobat, ChatGPT permet d’éditer le texte d’un PDF, fusionner plusieurs documents, extraire des tableaux, compresser un fichier trop lourd ou réorganiser les pages via une interface guidée. Adobe Express, enfin, sert de studio graphique simplifié pour générer des affiches, stories, vignettes YouTube ou visuels de campagne à partir d’un simple brief.
Gratuit, oui, mais avec des limites ?
Le point qui fait réagir la communauté est que l’accès aux fonctions de base de Photoshop, Acrobat et Express est gratuit tant que l’on passe par ChatGPT, là où les versions classiques exigent un abonnement mensuel. Adobe parle d’une stratégie de “porte d’entrée”. En effet, l’idée est de faire goûter les outils à un public beaucoup plus large, puis de pousser les utilisateurs avancés vers les applications complètes pour des besoins plus complexes.
Les connecteurs restent toutefois limités parce qu’il n’y a pas de montage vidéo avancé, pas de retouches ultra pointues ni d’automatisations très poussées, qui restent réservées au Creative Cloud payant. OpenAI de son côté enrichit son écosystème d’applications intégrées, après Canva ou d’autres services testés ces derniers mois. Pour l’utilisateur, cela se traduit par une interface unique où l’on discute avec l’IA, tout en déclenchant au besoin des “mini-logiciels” spécialisés en arrière-plan. C’est exactement la logique des “agents IA” que Sam Altman met en avant : un seul point d’entrée conversationnel, capable d’orchestrer plusieurs outils sans que l’on ait à changer d’application ni à comprendre la technique sous le capot.
Qu’est-ce que cela change pour les créatifs et les autres ?
Dans la pratique, un photographe ou un graphiste professionnel ne remplacera pas tout de suite son flux de travail par ChatGPT. En revanche, pour un indépendant, une PME ou un étudiant, ce duo ChatGPT + Adobe couvre déjà une grande partie des besoins quotidiens. Le gain se situe autant sur le temps gagné que sur l’accessibilité car, il n’y a plus besoin de connaître les menus de Photoshop ni les arcanes d’Acrobat, au contraire, il suffit de savoir formuler une demande claire.
Cet accès abaissé au “vrai” Photoshop ou à Acrobat pose cependant des questions sur la valeur perçue des compétences créatives. Si tout le monde peut générer un résultat “propre” en quelques prompts, la différence se fera encore plus sur la direction artistique, la compréhension du message et la capacité à raconter une histoire visuelle cohérente. Les créatifs qui sauront combiner leur regard humain avec ces nouveaux outils gagneront en productivité, tandis que ceux qui se reposaient essentiellement sur la maîtrise technique d’un logiciel perdront une partie de leur avantage compétitif.
