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Startups IA : l’Afrique lève plus d’un milliard de dollars, et ce n’est qu’un début !

Startups IA : l’Afrique lève plus d’un milliard de dollars, et ce n’est qu’un début !

En six ans, les startups africaines de l’IA ont levé près de 1,2 milliard de dollars et le marché pourrait atteindre 5 milliards en 2025. Un Big Four se détache (Afrique du Sud, Nigeria, Kenya, Égypte), tandis que Maroc, Tunisie et Ghana montent en puissance.​

Harold Vaniélice ADJOVI
Harold Vaniélice ADJOVI
3 min

Les investissements dans l’IA ne se limitent plus aux États‑Unis, à l’Europe ou à la Chine. Entre 2019 et le premier trimestre 2025, les startups africaines de l’intelligence artificielle ont levé environ 1,2 milliard de dollars, avec une nette accélération des tours de table depuis 2022, portée par l’intérêt pour la fintech, la santé numérique, l’agritech et les services publics intelligents, tendance déjà décryptée dans des dossiers sur l’intelligence artificielle en Afrique.​

Un “Big Four” qui tire le marché vers le haut

Un “Big Four” se détache nettement. Il s’agit de l’Afrique du Sud, du Nigeria, du Kenya et de l’Égypte qui concentrent une large part des levées de fonds et des projets structurants. En Afrique du Sud, des startups combinent IA, santé et services financiers ; au Nigeria et au Kenya, des acteurs misent sur le crédit alternatif, l’agritech ou la logistique intelligente ; en Égypte, l’IA est mobilisée pour la mobilité, l’industrie et l’analyse de données à grande échelle, soutenue par des politiques publiques plus affirmées et un marché de l’IA appelé à dépasser 16 milliards de dollars d’ici 2030.​

Tunisie, Maroc, Ghana ou les outsiders qui montent

Autour de ce noyau dur, plusieurs pays s’affirment comme des outsiders crédibles. La Tunisie a vu émerger InstaDeep, spécialiste de l’IA décisionnelle racheté par BioNTech pour plus de 400 millions d’euros, ce qui a servi de signal fort pour tout l’écosystème nord‑africain. Le Maroc et le Ghana accueillent des startups positionnées sur la santé numérique, l’analyse d’images ou les services financiers, souvent soutenues par des programmes publics, des hubs d’innovation et des investisseurs internationaux attentifs à la vague IA africaine.​

Qu’est-ce que cette dynamique change pour l’Afrique centrale ?

Pour l’Afrique centrale, cette montée en puissance est à la fois une opportunité et un avertissement. Opportunité, car les briques technologiques développées dans le Big Four, modèles en langues africaines, moteurs de détection de fraude, outils d’aide à la décision pour l’agriculture ou l’énergie peuvent être adaptées à des marchés comme le Gabon sans repartir de zéro. Avertissement, car si la région ne structure pas rapidement ses propres écosystèmes, la valeur ajoutée (emplois qualifiés, propriété intellectuelle, centres de décision) risque de rester concentrée dans quelques capitales, loin de Libreville, Douala ou Brazzaville, alors même que des événements comme les Techies Awards commencent à mettre en lumière les startups locales.​

Le Gabon : simple utilisateur ou futur producteur de solutions IA ?

Pour un pays comme le Gabon, riche en ressources naturelles mais en quête de diversification, l’enjeu n’est pas seulement de consommer des solutions IA venues d’ailleurs. Il s’agit aussi de créer des conditions favorables à des startups qui s’attaquent à des problèmes locaux comme le suivi des forêts et de la biodiversité par vision par ordinateur, l’optimisation logistique des ports, l’analyse prédictive pour l’énergie ou l’eau et la fintech pour l’inclusion financière.

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