L’arrivée officielle du Wi-Fi à bord des trains de la Setrag n’est pas une révolution technologique, et elle ne cherche d’ailleurs pas à l’être. En revanche, en 2026, cette annonce mérite d’être lue autrement : comme un signal discret mais révélateur de la manière dont le Gabon avance dans le numérique, à son rythme, avec ses contraintes et ses arbitrages.
Une avancée modeste, mais concrète
Le Wi-Fi dans les trains existe ailleurs depuis longtemps, et dans certains pays, ce n’est même plus un sujet. Mais dans notre contexte, il faut aussi reconnaître une réalité simple : chaque infrastructure connectée supplémentaire élargit concrètement le terrain du possible.
Un train connecté, c’est du temps de trajet qui peut devenir du temps utile, une exposition plus large au numérique, et surtout l’installation progressive d’une habitude : celle d’attendre de la connectivité, même en mobilité. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est structurant.
Internet d’abord, IA ensuite : une chronologie à respecter
En 2026, le monde parle d’intelligence artificielle, de modèles géants et de souveraineté des données. Les grandes puissances investissent massivement pour dominer cette nouvelle frontière. Mais toute stratégie technologique repose sur une base simple : sans Internet fiable, accessible et intégré au quotidien, l’IA reste hors-sol.
Avant de courir vers l’intelligence artificielle, il faut d’abord connecter les usages, stabiliser les infrastructures et banaliser l’accès au numérique. Sous cet angle, le Wi-Fi dans les trains n’est pas un signe de retard ; c’est une étape logique dans une séquence de développement cohérente.
La vraie question pour 2026 : que va-t-on construire autour ?
Le plus intéressant n’est pas le Wi-Fi en lui-même, mais ce qu’il rend possible demain. Un train connecté peut devenir un espace d’accès à des services publics, une vitrine pour des contenus éducatifs locaux, un point d’entrée vers des plateformes gabonaises ou encore un laboratoire discret de nouveaux usages numériques.
Autrement dit, la valeur ne se situe pas dans la connexion elle-même, mais dans l’écosystème que l’on choisit d’y brancher.
Un numérique qui avance sans bruit
Le numérique ne progresse pas toujours par grands bonds spectaculaires. Il avance souvent par petites touches, presque invisibles, mais cumulatives : un service ici, une infrastructure là, une habitude qui change. Et c’est souvent après coup que l’on réalise que le terrain était déjà prêt.
Le Wi-Fi dans les trains de la Setrag ne fera pas entrer le Gabon dans la course mondiale à l’intelligence artificielle. Mais il participe à quelque chose d’essentiel en 2026 : normaliser la connectivité, élargir les usages et préparer progressivement le terrain sur lequel pourront s’appuyer des ambitions numériques plus avancées.





