Dans un écosystème fintech africain en pleine effervescence, Wave Mobile Money accélère son virage bancaire. Le 22 août 2025, la société anonyme Wave Bank Africa S.A. a été immatriculée auprès du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), avec un siège légal à Abidjan qui n’est pas encore opérationnel, en attendant l’approbation réglementaire de la BCEAO et un capital social initial de 20 milliards FCFA, entièrement libéré par sa maison-mère. Cette annonce, relayée par le Journal Officiel ivoirien le 24 octobre, marque une étape décisive pour la licorne sénégalo-américaine, fondée en 2016.
Wave Mobile, pionnier low-cost
Jusqu’ici, Wave s’est imposée comme un disruptif du mobile money, avec des transferts à seulement 1 % de frais contre 7 % chez les concurrents comme Orange Money et des services gratuits (paiements de factures ou de retraits). Opérant au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Burkina Faso et en Ouganda, elle compte des millions d’utilisateurs, dont 40 % de femmes, ce qui booste l’inclusion en zones rurales sous-bancarisées. Mais les marges faibles sur ces transactions low-cost et les limites réglementaires des opérateurs de paiement (interdiction de prêts directs) ont poussé Wave à ce pivot.
Wave Bank Africa, une vision tech
Avec Wave Bank Africa, l’ambition est claire : accéder aux infrastructures de la BCEAO pour offrir dépôts rémunérés, comptes courants, et crédits aux PME et ménages, via une data science avancée pour évaluer les risques en temps réel.
Ce modèle s’inspire des succès comme M-Pesa au Kenya, mais avec une touche ivoirienne qui est l’intégration au futur système PI-SPI de la BCEAO pour des paiements interbancaires quasi-gratuits. La levée récente de 117 millions d’euros auprès de Rand Merchant Bank, en juin 2025, finance cette expansion, visant une opération à échelle nationale d’ici fin 2026.
Wave Bank Africa : enjeux et perspectives
Techno-réglementairement, c’est un pari audacieux. Les risques opérationnels incluent un surendettement si les prêts sont mal gérés ou une concurrence des géants comme Visa Pay en RDC. Sur Facebook, l’enthousiasme est palpable, des abonnés spéculent sur une entrée en bourse de Wave Bank Africa, rêvant d’un “nouveau M-Pesa coté”, mais aucun plan d’introduction boursière n’a été annoncé par Wave, qui semble privilégier une croissance organique. Les insights produits sont prometteurs avec une app unifiée pour mobile money et banking, dopée par l’IA pour personnaliser les offres visant 20 % de parts de marché en UEMOA d’ici 2030.Cependant, l’obtention de la licence bancaire de la BCEAO, en attente, pourrait retarder le lancement.
Pour l’Afrique de l’Ouest, c’est un signal fort, la fintech devient un levier de souveraineté numérique. Wave Bank Africa pourrait inspirer d’autres acteurs gabonais à « rattraper le train du numérique », comme le soulignent les débats actuels sur les data centers.





