Dans les rues de Douala, un logo bleu fait son apparition. Simple, discret. Mais ne vous y trompez pas : derrière ce pingouin, c’est un modèle entier qui risque de vaciller.
Wave, la startup fintech la plus redoutée d’Afrique de l’Ouest, vient d’entrer officiellement sur le marché camerounais. Et elle ne vient pas pour faire de la figuration.
Sa promesse ? Tuer les frais
Depuis son lancement au Sénégal, Wave s’est taillé une réputation de trouble-fête. Sa formule ? Une app mobile épurée, des frais réduits à l’os (1 % ou rien), et une interface pensée pour des millions de personnes qui en ont assez de perdre de l’argent en envoyant… de l’argent.
Au Cameroun, la situation était figée. Deux géants régnaient en maîtres : Orange Money et MTN MoMo, avec plus de 88 % du marché. Transférer 10 000 FCFA ? Tu payais entre 300 et 500 FCFA. Avec Wave, c’est 100. Parfois gratuit.
Une arrivée millimétrée
En juin 2025, Wave devient officiellement opérationnelle au Cameroun grâce à un partenariat avec la Commercial Bank Cameroon (CBC). Une autorisation signée par la COBAC, le régulateur bancaire de la zone CEMAC. Un détail ? Non. C’est justement là que Wave marque sa différence : pas de forcing, pas de clash. Juste une stratégie en mode ninja – discrète, légale, efficace.
Mais attention : l’app n’est disponible que pour les clients CBC. Pour l’instant.
Le Gabon à l’écart… pour combien de temps ?
Pendant ce temps, à Libreville, silence radio. Pas de Wave, pas de Djamo, pas même un équivalent local… Pour l’instant !
Le Mobile Money est toujours dominé par les télécoms, avec leurs codes USSD vieillissants, leurs interfaces peu intuitives et leurs frais qui piquent. Ici, envoyer 100 000 FCFA, c’est encore un luxe. On s’y est habitué.
Mais l’arrivée de Wave au Cameroun envoie un signal clair : la disruption du Mobile Money ne vient pas des banques traditionnelles, encore moins des opérateurs, mais des startups.
Wave ce n’est pas juste une app
Ce que Wave vend, ce n’est pas qu’un produit. C’est une expérience. Pas besoin de lire une notice, pas besoin d’être un geek. Tu ouvres l’app, tu envoies, tu retires. C’est beau, fluide, rapide. Et surtout : ça coûte presque rien.
Dans un continent où le coût des services financiers est souvent une taxe invisible sur la pauvreté, c’est une révolution douce.
Et si demain ?
Un acteur comme Wave débarquait au Gabon ? Est-ce qu’on serait prêts ? Ou faudra-t-il encore 10 ans de dépendance aux vieux systèmes ?
Parce qu’au fond, ce type de plateforme ne font qu’accélérer une tendance : l’argent devient une API. Une fonction. Un service que tu consommes, comme Netflix ou WhatsApp. Et ceux qui maîtrisent l’expérience, gagneront la confiance.