Slate, Itaoua… Et si l’Afrique dictait le tempo de la révolution électrique ?

Jeff Bezos casse les prix avec Slate Auto. Le Burkina Faso casse les codes avec Itaoua. D’un côté la Silicon Valley, de l’autre Ouagadougou. Et au milieu ? Une question centrale pour l’Afrique : doit-on attendre que l’innovation vienne d’ailleurs, ou peut-on proposer nos propres routes électriques ?

Slate Auto : l’électrique à 12 millions FCFA… mais sans âme locale ?

C’est le buzz du moment : Slate Auto, une nouvelle startup soutenue par Jeff Bezos, promet des pick-up électriques à partir de 20 000 dollars, soit environ 12 millions FCFA. Sa recette ? Un design brut, zéro écran, vitres manuelles, aucune option, et une seule promesse : un véhicule robuste et abordable, taillé pour les réalités de terrain.

Deux tailles de batteries sont proposées (52,7 et 83,3 kWh), offrant entre 283 et 451 km d’autonomie. L’ambition ? Construire 150 000 unités par an dès fin 2026, uniquement aux États-Unis.

Sur le papier, l’approche a du sens pour des pays comme le Gabon, où la voiture neuve reste un luxe, et où les infrastructures imposent des véhicules robustes. 

Burkina Faso : quand l’Afrique invente sa propre réponse

Pendant ce temps, le Burkina Faso prend les devants. En février 2025, le constructeur burkinabè Itaoua a lancé le tout premier véhicule électrique conçu et assemblé localement : l’Itaoua Sahel.

ITAOUA, une entreprise burkinabé, lance officiellement sa marque de véhicules électriques

Avec 330 km d’autonomie et des panneaux solaires intégrés, ce modèle affiche une promesse claire : faire de l’électromobilité une réponse africaine aux défis africains

Plus qu’une voiture, c’est un signal fort : l’innovation peut (et doit) naître en Afrique.

Le Gabon doit-il suivre ? Plus que jamais. Il est temps de dépasser la logique d’importation ou d’imitation, et d’oser une politique de rupture : concevoir nos propres modèles, les adapter à nos réalités, et pourquoi pas, les exporter depuis l’Afrique. 

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