Imaginez un Netflix dopé à l’intelligence artificielle, capable de générer des épisodes sur mesure à partir d’une simple description textuelle. Showrunner, lancée récemment aux États-Unis, permet aux utilisateurs de donner vie à leurs envies narratives en tapant un prompt. Que ce soit une sitcom dans le style de The Office dans une rédaction de média ou une aventure animée inédite, la plateforme crée automatiquement un épisode animé.
La majorité des contenus actuels sont des dessins animés, plus simples à produire et à moduler. Les créateurs peuvent soumettre leurs scénarios ou prolonger des séries existantes avec des fins alternatives.
Devenez héros… ou méchant de votre histoire
Showrunner va plus loin que la simple création : elle offre la possibilité de s’incarner dans la série, en personnalisant son personnage, sa voix, son apparence et sa personnalité. Ce rêve pour les fans de fanfictions donne un contrôle total sur l’univers narratif, tout en nourrissant l’imaginaire collectif.
Un service encore en phase bêta… et payant demain
Lancée en accès restreint, Showrunner compte déjà plus de 100 000 inscrits en liste d’attente. Elle sera gratuite au départ, puis passera à un abonnement mensuel (10 à 20 euros), donnant accès à une centaine de scènes via un système de crédits. Le visionnage restera, lui, libre et gratuit.
Questions de droits et enjeux culturels
Éthique et propriété intellectuelle posent problème : Showrunner permet de créer des contenus dérivés sans accord formel des studios. La plateforme promet de négocier avec de grands groupes tels que Disney, mais le débat juridique et moral est lancé.
Au-delà des droits, c’est une révolution culturelle. Si chacun consomme une narration sur mesure, calibrée selon ses goûts, le socle de références communes risque de se dissoudre. La mémoire collective, forgée par des classiques universels, pourrait s’effacer au profit de bulles narratives personnalisées.
Showrunner symbolise le futur d’une création audiovisuelle plus interactive et décentralisée. Reste à voir si ce pouvoir d’invention individuelle saura préserver ce qui fait aussi la force des séries : leur capacité à rassembler toute une génération autour d’histoires partagées.
