SpaceX a accompli une prouesse ce dimanche en capturant avec succès le premier étage de sa mégafusée Starship lors d’un vol d’essai. Cette avancée technologique soulève question plus qu’évidente : face à tant de prouesses venant de l’occident où en est l’Afrique dans la conquête spatiale ? Techies vous propose un tour d’horizon de l’actualité spatiale africaine en 2024.
Lancements de satellites
Le Sénégal a réalisé une percée majeure en lançant son premier satellite, GAINDESAT-1A, le 16 août 2024 depuis la base de Vandenberg en Californie. Ce nanosatellite, conçu en collaboration avec le Centre spatial universitaire de Montpellier, est destiné à la surveillance du territoire sénégalais et à la collecte de données pour les services économiques et environnementaux. Il permettra d’améliorer la gestion des ressources naturelles et les prévisions météorologiques.
En parallèle, le Kenya a annoncé son intention de lancer Taifa-2, un nouveau satellite d’observation, prévu pour 2025. Ce satellite viendra renforcer les capacités du pays en matière de surveillance environnementale et de gestion des ressources naturelles, après le succès du lancement de Taifa-1 en 2023.
Développement d’infrastructures spatiales
La Côte d’Ivoire a également fait des progrès significatifs avec son projet de nanosatellite Yam-Sat CI 01, développé en partenariat entre le secteur privé et l’Institut national polytechnique de Yamoussoukro. Ce projet vise à doter le pays de capacités d’observation pour des applications variées, allant de la sécurité à la gestion des ressources naturelles.
L’Afrique du Sud, quant à elle, a annoncé le développement d’un nouveau satellite d’observation de la Terre par l’Agence spatiale sud-africaine (SANSA), renforçant ainsi sa position de leader continental dans le domaine spatial.
Collaborations internationales renforcées
L’Agence spatiale africaine (AfSA), créée en 2023 et basée au Caire, a joué un rôle central dans la coordination des efforts spatiaux du continent. En 2024, elle a facilité les échanges d’expertise et la mutualisation des ressources entre les différents pays impliqués dans des programmes spatiaux.
Dans le Maghreb, le Maroc a lancé ses tout premiers nanosatellites universitaires, « UM5-EOSat » et « UM5-Ribat«, en partenariat avec la France. L’Algérie prévoit également un nouveau satellite de télécommunications d’ici 2026 pour améliorer la couverture internet dans les zones reculées.
Des enjeux majeurs
Le secteur spatial africain a connu une croissance remarquable, atteignant un chiffre d’affaires estimé à 10 milliards de dollars en 2024. Cette expansion reflète l’intérêt grandissant des pays africains pour les technologies spatiales et leurs applications concrètes dans des domaines cruciaux tels que l’agriculture, la gestion des ressources naturelles et les télécommunications.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance de ces avancées, déclarant que le lancement de GAINDESAT-1A marquait « un pas majeur vers notre souveraineté technologique ».
Des défis persistants
Malgré ces avancées, l’Afrique fait toujours face à des défis majeurs dans sa quête d’autonomie spatiale. Bon nombre de pays du continent ne disposent encore de la capacité de lancer ses propres satellites, soulignant la nécessité de développer des infrastructures de lancement indépendantes. De plus, il existe un besoin urgent de former un nombre suffisant d’ingénieurs et de scientifiques qualifiés pour soutenir ces initiatives.
Perspectives prometteuses
L’avenir de la conquête spatiale africaine semble prometteur. Avec une vingtaine de pays ayant déjà établi leurs propres agences spatiales nationales et un engagement croissant envers les technologies spatiales pour le développement durable et la sécurité, le continent est bien positionné pour devenir un acteur majeur sur la scène mondiale.
En conclusion, 2024 a été une année pas mal chargée pour la conquête spatiale africaine, caractérisée par des réalisations concrètes et une vision à long terme. Bien que des défis persistent, l’engagement continu des pays africains dans ce domaine laisse présager un avenir prometteur pour le secteur spatial du continent.
C’est peut-être un domaine qui paraît lointain, mais il est indéniable qu’il jouera un rôle crucial dans l’avenir du continent dans les décennies à venir. Alors, jeunes talents, n’attendez plus pour vous plonger dans les études spatiales ; l’Afrique a besoin de vous pour écrire son chapitre dans l’exploration des étoiles !
