Lancée en 2023 par la start-up chinoise Deepseek, cette IA repose sur deux modèles principaux : Deepseek-V3, conçu pour des interactions conversationnelles avancées, et Deepseek-R1, spécialisé dans le raisonnement complexe. Avec 671 milliards de paramètres et une architecture innovante appelée Mixture-of-Experts (MoE), ces modèles rivalisent avec les meilleurs du marché tout en réduisant considérablement les coûts de développement.Deepseek se distingue aussi par son accessibilité : elle est disponible gratuitement, avec des coûts d’API jusqu’à 30 fois inférieurs à ceux d’OpenAI. Une prouesse technique rendue possible grâce à l’utilisation de puces Nvidia H800, moins coûteuses mais optimisées.
Pourquoi Deepseek fait-elle autant parler d’elle ?
Deepseek a surpris le monde en atteignant des performances comparables à celles de GPT-4 ou Gemini tout en nécessitant un budget bien moindre. L’entraînement de son modèle phare n’a coûté que 5,6 millions de dollars, contre plus de 100 millions pour GPT-4. Cette efficacité a attiré l’attention des développeurs et entreprises à la recherche de solutions IA économiques.En seulement quelques jours, l’application Deepseek est devenue la plus téléchargée sur l’App Store en France et aux États-Unis, surpassant ChatGPT. Ses capacités impressionnantes dans des domaines comme la résolution de problèmes mathématiques ou l’analyse textuelle ont également marqué les esprits.
Réactions dans la Silicon Valley
La montée en puissance de Deepseek inquiète autant qu’elle impressionne. Sam Altman, PDG d’OpenAI, a salué la concurrence tout en promettant des modèles encore meilleurs. Marc Andreessen a qualifié Deepseek-R1 de « moment Spoutnik » pour l’IA, rappelant le choc du lancement du premier satellite soviétique.Cependant, certains acteurs comme Elon Musk soupçonnent Deepseek d’utiliser secrètement des technologies plus avancées que celles déclarées. Ces accusations soulignent les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Les défis éthiques et politiques
Deepseek soulève aussi des questions sur la confidentialité et la liberté d’expression. Les données collectées par l’application sont stockées en Chine et peuvent être partagées avec les autorités locales. De plus, la censure chinoise limite les sujets abordables avec le chatbot, bien que certains utilisateurs aient trouvé des moyens de contourner ces restrictions.
Une alternative crédible ou un outil controversé ?
Performante, économique et accessible, Deepseek s’impose comme une alternative sérieuse aux géants américains de l’IA. Mais son succès soulève aussi des enjeux éthiques et géopolitiques majeurs. Alors que l’IA devient un champ stratégique clé, Deepseek pourrait bien redéfinir les équilibres mondiaux dans ce secteur en pleine expansion.