Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes de sa mort, survenue alors qu’il aurait été victime de violences et d’humiliations en direct sur ladite plateforme. Cet événement soulève une question cruciale : quand un streamer trouve la mort de cette façon, quelles sont les parts de responsabilité de la plateforme ?
La course à la liberté : le modèle Kick en question
Lancée en 2022 et positionnée comme un concurrent direct de Twitch, Kick s’est rapidement imposée en promettant aux créateurs une liberté de contenu et un partage des revenus bien plus généreux (95/5). Ce modèle a attiré de nombreux streamers, y compris ceux qui cherchaient à s’affranchir des règles plus strictes de Twitch. Mais cette liberté a un prix. L’absence de modération a fait de Kick un espace où les contenus extrêmes, les humiliations et les défis dangereux sont de plus en plus courants.
L’affaire du streamer décédé en France s’inscrit dans un phénomène plus large : la spectacle, rien que le spectacle où la quête de vues et d’abonnés pousse les créateurs à dépasser les limites. Pour survivre dans un environnement ultra-compétitif, certains streamers adoptent des comportements à risque, se mettent en danger pour quelques clics et quelques abonnements supplémentaires.
Ce drame est l’exemple de ce mécanisme infernal : des lives extrêmes, de la maltraitance en direct, et un public qui nourrit cette spirale en applaudissant ou en dénonçant ces actes.
Quand la sécurité des utilisateurs passe après les profits
Le décès de Jean Pormanove est également un rappel brutal de la responsabilité des plateformes. La ministre déléguée au Numérique en France, Clara Chappaz, a parlé d’une « horreur absolue » et a saisi l’ARCOM pour que la plateforme Kick rende des comptes.
L’enjeu est simple : l’algorithme ne doit pas primer sur la santé et la sécurité des utilisateurs. Le décès de Jean Pormanove doit marquer un tournant pour l’industrie du streaming. Les plateformes ont une responsabilité morale et juridique de ne pas laisser leurs utilisateurs s’autodétruire pour le divertissement d’un public.
Il serait temps d’agir avant que d’autres personnes en soient victimes.