Objectif : protéger des milliards de dollars de ressources halieutiques, fermer les ports aux hors-la-loi maritimes et prouver qu’en matière de surveillance, l’Afrique peut aussi jouer… dans la stratosphère.
Les pilleurs de poissons peuvent trembler : grâce à un accord avec Global Fishing Watch et Trygg Mat Tracking, le Gabon déploie une surveillance satellitaire de pointe pour lutter contre la pêche illégale.
Cette annonce a été faite lors d’un atelier consacré à l’Accord sur les mesures du ressort de l’État du port (AMREP), qui permet de bloquer à quai les navires suspects. Le 25 juin, Libreville a officialisé ce partenariat avec ces deux acteurs clés de la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).
Comment ça marche ?
Des satellites scrutent en continu les eaux gabonaises. Environ 1 000 pirogues artisanales recevront un boîtier de géolocalisation (déjà plus de 300 équipées) pour sécuriser les pêcheurs et alimenter une base de données. Les systèmes AIS (Automatic Identification System) seront renforcés pour détecter toute activité suspecte dans la Zone Économique Exclusive (ZEE).
Pour Laurence Mengue-Me-Nzoghe Ndong, ministre de la Mer, des Pêches et de l’Économie bleue :
« Le Gabon a fait le choix de la transparence, du contrôle et du respect des normes internationales. »
Une alliance régionale
Depuis 2021, Global Fishing Watch et Trygg travaillent aussi avec la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Sénégal et le Comité des pêches du golfe de Guinée centre-ouest. Ils fournissent données, analyses et formations pour cibler les inspections et bloquer les prises illégales.
En Afrique de l’Ouest, les chalutiers industriels souvent chinois capturent 2,35 millions de tonnes de poissons par an, pour 5 milliards de dollars. Leur chalutage de fond détruit les écosystèmes et vide les océans.